
Pourquoi le mot « matrie » n’existe pas à l’Académie royale espagnole (RAE) ?

En 2020, une étudiante universitaire en arts a réussi à obtenir l’accord pour que son Centre l’autorise à jurer son titre pour « la matrie et mon honneur » ou lieu de la formule standard « la patrie et mon honneur ». Et en fait, ce mot n’existe pas officiellement. MATRIE va et vient, le mot apparaît dans la bouche de nombreuses personnes tout au long de l’histoire. L’idée d’associer le sentiment au féminin date de la Grèce Antique, où on parlait de la terre en tant que mère, avec ses connotations de fertilité et de soins. Matrie n’apparaît pas à l’Académie royale espagnole, parce que peut-être qu’une poignée de philologues, pas tant que cela, majoritairement des hommes, ont décidé des mots de l’Académie royale espagnole ; l’un d’eux, plus particulièrement, dont je ne veux pas me souvenir du nom, a dit : Les personnes qui citent la matrie font un jeu de mots, simplement en substituant le m pour le p. Ils jouent plus avec les significations qu’avec la littéralité des mots. Et bla, bla, bla. Mais Miguel de Unamuno, Edgar Nahum et la philosophe María Zambrano ont soutenu ce mot, au début du siècle. María Zambrano a dit : « Oui, j’ai perdu mon père, j’ai perdu la patrie, mais j’ai gardé la matrie ». C’est pourquoi, bien que le mot n’apparaisse pas à l’Académie royale espagnole, on connaît toujours mère-nature-le tout. En effet, le mot matrie traite toutes les parties avec égalité, il ne discrimine personne, et surtout pas les femmes, au contraire, il fait que nous la méritons. Matrie, nous l’aimons, et ça sonne si bien en plus !